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Quelques données sur la RU...

(dernière mise à jour le 04/01/2024 22:16)


SOMMAIRE

Départ
Avant le départ
Dépôt des molécules
Organisation d'une épreuve
Support
Conduite du chien

 

La conduite du chien sur une piste.

Entre le moment de la préparation du chien et la découverte de la « victime », autant le chien que le conducteur doivent être concentré. Si le chien par son apprentissage est mécanisé, le conducteur devra lui aussi aborder cette recherche dans le calme et la sérénité tout en étant concentré…. jusqu’au bout sur le comportement du chien et de ses réactivités. Une piste est une entité qui commence au cul de la voiture et se termine avec la découverte de la personne et il faudra faire particulièrement attention au syndrome du 3eme objet qui engrange dans la tête du conducteur une possible victoire et donc un relâchement qui sera immédiatement ressenti par le chien. Ne pas oublier que le but essentiel d’une recherche est de trouver une personne. Sans personne découverte… c’est l’échec.

Si sur un Brevet, en fonction de la zone de départ, de la distance et du faible refroidissement le conducteur n’a pratiquement rien à faire derrière le chien dés le niveau 1 et dans les niveaux supérieurs, le conducteur va devoir être l’auxiliaire attentif du chien dans sa recherche et devra l’aider sur certaines zones.

Comment c’est un sujet relativement long et pour ne pas trop embrouiller la lecture, ce sujet sera scindé en plusieurs chapitre :

--Aide dans l’aide de départ.
--La découverte d’un objet.
--L’approche et le passage d’un carrefour.
--La relève sur une fausse direction.
--Les changements de terrains.
--La découverte de la personne.

Aide dans l’aide de départ : Dés le niveau 1 l’objet qu’il soit référent ou pas n’est plus visible et doit être découvert par le chien. Ce n’est seulement qu’avec une parfaite compréhension de l’enquête, une analyse du terrain, une perception parfaite du vent que le conducteur devra placer son chien pour le lancer. Un pied de piste est une zone précise qu’il faut situer et visualiser dans l’espace. C’est à partir de cette zone que le chien va associer : odeur du référent, odeur aérienne et/ou odeur au sol.

Il est pratiquement certain que si le conducteur y place mal son chien, il y a un fort risque que le chien parte en mauvaise direction.

Il est souhaitable d’effacer totalement dans l’esprit du conducteur l’idée qu’un chien qui ne trouve pas puisse avoir la réflexion de se dire «je ne trouve pas l’odeur que je cherche ici…. je vais revenir seul dans l’aire de départ »… lorsqu’un chien cherche, il cherche et ce sera au conducteur de ne pas hésiter s’il a la perception que son chien flotte dés le départ de remettre le chien dans cette fameuse zone pour mieux le faire partir.

Une lecture de piste c’est au moins 45 minutes de réflexion pour un chien et toute l’énergie mentale que le chien va laisser dans l’aire de départ risque de lui manquer lorsque les vrais difficultés vont arriver sur la piste. Sans compter que si le chien fait n’importe quoi dans l’aire de départ, tout le reste en découle…. Il est dit souvent « mauvais départ, mauvaise piste ».

Ne pas oublier non plus que c’est dans l’aire de départ où le conducteur peut avoir qqls certitudes, ne les gâcher pas, vous en aurez de moins en moins sur la piste…..

La découverte d’un objet : Si le chien à parfaitement identifié un objet, c’est le seul endroit sur la piste ou la certitude est acquise que la piste passe par là. C’est un moment où il faut calmer le chien, le reposer et éventuellement lui donner à boire. Un objet sur une piste a un avant et un après, sur un chemin c’est relativement facile à comprendre (sauf si la piste est faite à contre-sens), par contre dans un espace ouvert c’est plus délicat dans la mesure où aucun chemin existe. Une fois l’objet découvert, il faut relancer le chien. Cette relance ne doit pas être faite n’importe comment. Comme sur un départ il faudra relancer le chien devant l’objet en tenant compte du vent. Ne pas hésiter à revenir sur l’emplacement d’un objet si immédiatement après ce dernier le chien flotte. Il n’est pas exclu d’encourager un chien juste après un objet surtout dans un chemin. Toutefois certains chiens ont suffisamment de mental pour marquer l’objet et repartir immédiatement, cela se remarque par son comportement. Dans ce cas pas besoin de l’arrêter, il suffit de le suivre.

L’approche d’un carrefour : C’est un moment délicat puisque de fait ce sont les principales difficultés sur la piste et que statistiquement parlant c’est là où la majorité des chiens échouent. Si le carrefour est visible de loin il est bon que le chien soit motivé avant de l’aborder, si un chien aborde un carrefour en coguette…. Les pires difficultés vous attendent. L’idéal étant que le chien ne voit même pas le carrefour qui dans ce cas n’est qu’une difficulté pour le conducteur.


Le comportement du chien sur les changements de supports.

 Nous savons qu’un chien suit une piste en associant : sa méthode acquise, l’odeur référentielle et l’odeur d’une trace. C’est la synthèse des ces trois éléments qui fait que le chien recherche et en ce qui nous concerne progresse sur une piste.

Une trace est un spectre invisible composé de molécules odorantes. A la source ces molécules ont toutes la même source, mais certaines vont tomber sur le sol et d’autres vont virevolter dans l’air et se déplacer en fonction du vent.

Si la molécule aérienne reste, du fait de son environnement relativement la même, celle qui est tombée sur le sol va subir des modifications par le fait que le support a lui-même une odeur, qu’il peut y avoir d’autres traces, que  le passage du traceur cause une "cicatrice" sur le support lui-même, que le temps et le climat est un facteur de modification, etc…. et donc même si cette odeur reste en place elle est plus modifier que celle qui est aérienne qui va aller se coller sur des supports naturel.

Si le chien de part son olfaction est capable de décortiquer tous ces problèmes avec plus ou moins de facilité c’est surtout au niveau de l’odeur résiduelle du sol qu’il va être confronté à des difficultés.

Le changement de texture de support fait partie de ces difficultés. L’odeur va avoir successivement un codage différent et c’est à ce niveau que la puissance, l’expérience du chien va lui permettre de passer d’un codage à l’autre.

Sur le terrain  tout cela n’est pas aussi simple que "passe" ou "passe pas". Certains chiens passent les supports sans laisser apparaître une quelconque différence alors que d’autres vont se trouver devant une véritable barrière virtuelle impossible à passer.

C’est ce dernier cas qui nous intéresse, comment apprendre à un chien à passer ces obstacles virtuels.

Plusieurs cas peuvent se présenter soit le chien à acquit l’alternance quête foulement et par reflexe il va lever le nez, si par chance le vent est porteur de l’odeur, le chien va associer cette effluve avec son odeur de référence et il va passer, soit le vent n’est pas porteur et donc malgré ce reflexe de quête il ne trouve rien et c’est à ce niveau que commence la difficulté.

L’exemple du passage d’un chemin herbeux à un champ labouré est souvent comme une frontière. On y remarque souvent le chien qui marque le passage mais s’arrête, observe et refuse d’y aller et donc continue le chemin où le conducteur se rend compte que la chien a un changement de comportement. Pourtant il est souvent constaté que si le chien fait une pénétration exploratrice de qqls mètres dans ce nouvel environnement, il reprend confiance petit à petit en y trouvant le nouveau codage du résiduel et il reprend sa progression. Hélas tous les chiens n’ont pas cette capacité de constance et de prospection et puis comme il est dit plus haut c’est aussi fonction de la trace, vent, pisteur, pollution, etc…

Il faudra donc faire des exercices sur ce type de difficultés pour apprendre au chien à adapter sa référence au différent codage engendrer par les différents supports.

Le principe sera d’aide le chien à passer cet obstacle en y faisant en limite des deux supports une trace bien marqué au sol (trainer les pieds), soit utiliser une traine (30 mètres avant et après), mettre un objet plus gros et bien odorant mais caché et surtout répondre de façon positive à ses tentatives de pénétration dans ce nouvel espace. C’est souvent par manque de confiance que le chien marque ce refus.

Il est donc évident que vous devez contraire exactement le passage pour pouvoir le comprendre, l’analyser, l’encourager et enfin le suivre. Dans ce type d’exercice il faut toutefois doser judicieusement la difficulté, si le chien ne comprends rien, il ne va rien apprendre, s’il fait l’exercice trop facilement c’est pareil. Il faudra donc poser un problème au chien et attendre avec patience qu’il le résolve tout seul, par contre une fois que le problème est résolu, la récompense s’impose 


organiser une épreuve

Si le choix d’organiser une épreuve canine fait partie de la vie des clubs canins c’est aussi une volonté de répondre aux obligations d’un club affilié à la SCC. Organiser une épreuves de RU demande une préparation sur un plus long terme que d’autres activités canines par le simple fait que tout va dérouler en extérieur et que les organisateurs vont, devoir intégrer dans l’organisation d’épreuves aussi bien le réglementa d’organisation d’épreuves fixé par le GTRU, que les éléments extérieurs où vont se dérouler cette manifestation.

C’est en premier le choix de la période de l’épreuve qui va déterminer la sollicitation auprès du juge. Les juges en RU du moins jusqu'à ce jour ne font pas pléthores et il semble prudent de solliciter un juge longtemps avant et d’avoir son accord avant de fixer une date environ 1 an voire 2 ans avant.

En ce qui concerne notre Amicale nous avons fait le choix d’organiser les épreuves en automne pour deux raisons essentielles.

L’automne dans notre région est souvent une période climatologique agréable où les chiens ont de grandes chances de trouver des sols humides et frais.

 Les cultures sont pratiquement toutes faites et cette liberté de conception des pistes va nous permettre de pouvoir utiliser des espaces ouverts pour y faire des départs de piste comme le préconise le règlement.

Par contre le choix de cette période nous confronte à deux problèmes, l’automne est une période de chasse active dans notre région et les jours xxxxxx y sont plus courtes.

En 2013, nous avons fait le choix de proposer nos épreuves en octobre par laquelle un juge était déjà retenu depuis octobre 2011. Nous avons également décidé de ne pas faire de départ de nuit quelle que soit la classe. De fait les premières pistes que ce soit la S1 ou la D1 partait à 8h00 où si le soleil n’est pas encore là la lueur de l’aube est déjà bien présente. Il faut compter 17 minutes environ avant l’horaire du lever du soleil pour y voir clair.

Ce sont ces horaires de départ qui ont déterminés le nombre de piste. Nous souhaitions, prendre le temps de manger, avoir de la sécurité entre chaque piste et ne pas terminer trop tard la remise des carnets le dimanche après-midi et donc nous avons callé 13 pistes, 4 brevets, 3 niveaux 1, 4 niveaux 2 et 2 niveaux 3.

Si nos épreuves se déroulaient mi octobre, déjà à la mi juin, soit 4 mois avant nous déjà une idée où aller se dérouler les pistes. Notre région présente suffisamment de hameau, village, bourg, bois et cultures pour nous permettre de trouver facilement des pistes, même si les pistes de brevet étaient les plus difficiles à créer où sur 750m il faut trouver au moins 3 carrefours pour les changements de direction.

Pour gagner un peu de temps, nous avons fait le choix de faire le départ d’une piste proche de l’arrivée de la précédente et tout cela en partant du point le plus éloigné du PC.

Une fois les zones de pistes reconnues sur les cartes, nous allions voir sur le terrain où confronté à la réalité les vrais difficultés commencent. De fait nous avions plusieurs conditions.

Départ de la piste : Route accessible au convoi avec la possibilité de s’y garer sans gêner la circulation quelle soit routière ou rurale.

Avoir un départ ouvert en assise verte pour y lancer le chien après enquête

Mi piste : Si possible avoir un point de demi piste pour y récupérer chien, conducteur et suiveur en cas de relève du chien.

Arrivée de la piste : où il sera aisé de s’y faire récupérer par des véhicules

En ce qui concerne les pistes

Organisation idéale
            1 commissaire
            1 commissaire suppléant
            1 commissaire aux postulants et aux chiens
            2 chauffeurs de mini bus
            3 traceurs qui sont éventuellement aussi chauffeur des traceurs
            1 secrétaire
            2 bénévoles pour les casse croutes qui s'occupent aussi du bar

Soit 11 bénévoles

A minima il est aussi possible d'organiser une épreuve avec
            2 commissaires
            1 chauffeurs de mini bus
            2 traceurs qui sont éventuellement aussi chauffeur des traceurs
            1 secrétaire
            2 bénévoles pour les casse croutes qui s'occupent aussi du bar

Soit 08 bénévoles

Rôle du commissaire, il doit connaître parfaitement la piste qui va se déroule, pouvoir y situer par anticipation l’emplacement des objets, connaître le lieu où se trouve la personne cachée. Répondre aux interrogations du juge et prendre les notes essentielle pour le rapport technique de la piste, comme les horaires, les conditions climatiques. Ayant une vue d’ensemble sur les épreuves c’est également lui qui gère le timing des pistes et les rotations des véhicules. Dans le convoi il est dans le premier minibus qu’il guide pour aller de départ en départ.

Rôle du commissaire aux postulants, c’est lui qui gère le tirage au sort et la gestion des postulants et de leur chien avant et après la piste. Il reste aux départs des pistes, Lorsque la piste est terminée, il va chercher le postulant et son chien au bout de sa piste ou à la mi piste pour le ramener à son véhicule ou au PC.

Rôle du conducteur du minibus chef de convoi. Il est en liaison radio avec le commissaire qui l’informe du déroulement de la piste. A la fin de la piste, il conduit le convoi du départ de la piste où il était à son arrivée. Il doit connaître tous les lieux de départs et d’arrivées des pistes et en avoir fait la reconnaissance.

Rôle du conducteur du deuxième minibus. Sa fonction est plus simple, il doit être simplement chauffeur.

Rôle des traceurs. Ils ont chacun une ou plusieurs pistes à gérer. Ils doivent connaître parfaitement les pistes, savoir par où passer, gérer un éventuel problème, progresser sur la piste et y poser les objets en fonction du vent. Ils sont tous en liaison radio pendant la piste avec le chauffeur des poseurs.

Chauffeur des poseurs : il va déposer au départ de la piste le traceur et va l’attendre au bout. Il doit connaître toutes les arrivées et départs des pistes. Il est en liaison radio avec un ou plusieurs poseurs.

Secrétaire : Il contrôle tout le coté administratif. Il va transcrire sur le rapport technique les notifications, impressions et remarques du juge sur la piste du postulant.

Dans l’articulation des pistes, c’est avant le départ de la première le matin où nous avons le plus de temps avant le premier départ, nous avons également fait le choix d’aller le plus loin du PC et de remontrer piste par piste vers le PC. Ce principe nous permettait tout en laissant le minimum de temps entre chaque piste


Les dépôts de molécule référentielles dans un environnement.

Nous avions déjà vu que la trace spectrale d’un traceur comporte deux sortes d’odeur, une au sol et l’autre aérienne. Si ces deux effluves ont la même origine, leurs comportement est différent.

Celle laissée au sol dans un spectre relativement réduit, est la conséquence d’une part de l’odeur originale de la personne qui retombe directement sur le sol. A ce niveau elle va subit des réactions chimique suite à l’impact du foulement sur le support qui par sa marche inflige des « blessures » au sol. Mais elles seront également modifiée par le contact direct quelles vont avoir avec le substrat, le support, les conditions climatiques et la chronologie.

L’autre qui virevoltent dans l’atmosphère et va se déposer dans l’environnement jusqu’aux « marges d’olfaction ». Même si ces effluves subissent qqls modifications chimiques, elles restent bien plus proches de leur origine par le simple fait qu’elles subissent surtout en grandes parties des contraintes mécaniques que ce soit par fragmentation, compression, dispersion ou accumulation. De fait même si elle sont déstructurées elles sont plus proches de leur origine.

De fait le chien se trouve confronté après avoir mémorisé une odeur n’ayant en principe pas subit de modification dans un environnement spatial à des choix alternatif et/ou cumulatif entre ces deux odeurs. Il va devoir faire une synthèse en associant 3 éléments : l’odeur de sa recherche qu’il à mémorisé au départ, l’odeur de la trace au sol et l’odeur aérienne qui est accrochée à des réceptacles d’odeur. En conséquence le chien se déplace dans un environnement à deux dimensions où il doit rechercher de façon tout autant verticale qu’horizontale.

Il semble que ce soit l’odeur aérienne qui par le fait de sa moindre modification chimique soit le plus proche de l’odeur référentielle. Dans ces zones éloignées de la trace, l’éparpillement des molécules y est le plus important alors que la densité de l’air en molécule y est en dégradation. Dans ce contexte le chien a plus de facilitées à détecter l’odeur qu’il recherche par le fait qu’elle n’a qu’une logique mécanique dans son dépôt Cette trace aérienne va avoir un déplacement d’autant plus rapide et éloigné que le vent mettra en mouvement la masse atmosphérique. Elle peut entrainer le chien loin de la trace au sol. Pourtant ce sont des jalons très facile à repérer pour le chien en fonction de sa morphologie nasale. N. Camp rappelle que Von Bekesy a fait des expériences dans ce sens où il est prouvé que le chien pouvait situer une source odorante avec une précision de moins de 10 degrés. C’est ce marqueur en hauteur qu’il est plus aisé au chien de suivre de par sa morphologie en demandant moins d’effort de recherche. Bien que diffus dans un vecteur relativement large de la trace initiale il a l’avantage de subir des lois physique et donc de bénéficier de point d’encrage bien précis et facilement repérable. C’est donc un moyen de lecture précis par le fait que le chien qui marque ces accumulations indique qu’il est toujours dans les jalons d’une trace.

Il reste évident que ces molécules qui virevoltes dans l’atmosphère au gré du vent sont tributaires des surfaces qu’elles rencontrent. Ces surfaces pouvant aller de surface à faible pouvoir d’ancrage où le résiduel d’odeur peut aller de relativement faible à une absence totale de molécules à des surfaces à forte cohésion où les accumulations d’odeur y seront très concentrés.

Certains chiens ont des prédispositions à l’une ou à l’autre de ce pistage et l’atavisme du chien étant la chasse à une proie pour subsister, il sait naturellement pister en suivant la chronologie de la piste.

Comme nous venons de la voir, la chronologie d’une piste est seulement détectable au sol ce qui revient à dire que naturellement le chien sait suivre une trace au sol. Certains chiens seront aussi naturellement quêter, ce sera les chiens de chasse où la quête sera utilisé pour la prospection et le foulement pour la précision.

S’il est relativement facile de lire un chien entre la quête et le foulement c’est bien plus difficile de le lire lorsque le chien divague dans un spectre d’odeurs de comprendre  s’il est sur la piste qui correspond à notre recherche ou s’il est dans une recherche d’un tout autre ordre. C’est en cela que les accumulations d’odeur vont nous aider à comprendre.

La première des choses, le conducteur doit savoir repérer en suivant son chien où se trouvent ses possibilités de réceptacles d’odeur et comment elles se comportent. Le principe de ces accumulations d’odeur est physique et sans entrer dans des détails forts complexes, il existe un principe basique qui est la pression et la dépression sachant que l’une n’existe pas sans l’autre. Pour schématiser au plus simple sur une surface plane un déplacement d’air se fait de façon linéaire aussi bien verticale qu’horizontale et ce n’est qu’un obstacle à ce déplacement d’une masse éthéré qui va engendrer ces phénomènes. Ces obstacles peuvent être aussi bien verticaux comme un arbre, une pierre, une haie, un mur, qu’horizontaux comme un trou, un fossé, un rang de vigne etc… soit les deux. Ces obstacles sont des éléments facilement repérables par le conducteur tout au long de sa piste. C’est à l’approche de ces derniers que la plus grande observation du chien sera  nécessaire.

Il est évident qu’avant de partir sur une piste, le conducteur devra connaître l’orientation du vent dominant et qu’il va devoir garder en mémoire tout au long du déroulement de la piste de cette orientation pour qu’a tout moment il puisse, même dans un lieu où il semble ne pas y avoir de vent, connaître l’orientation du vent dominant. L’utilisation d’un indicateur type « manche à air » pour connaître le sens du vent ne doit se faire qu’en milieu découvert exempt de tout obstacle.


Concevoir et tracer une piste

Ce serait plus facile de tracer une piste que nous connaissons déjà, mais autant le conducteur que le chien vont vite y trouver des repères et en dehors de certains ateliers, il est impensable de faire plusieurs fois le même parcours avec le même chien. Aussi pour ne pas tomber dans des stéréotypes il faut donc à chaque fois innover et donc créer une nouvelle piste. Pour cela il est nécessaire de la concevoir avant de la tracer. Il existe plusieurs logiciels pour élaborer des circuits sur la base des fonds des cartes IGN.

En ce qui nous concerne nous utilisons Cartonav de chez Bayo, un outil simple et efficace sur base d’IGN mais il existe d’autres comme Memory Map, Tracker ou Ozi Explorer pour ne citer que l’essentiel. Il existe également des sites en ligne ou l’on peut concevoir une piste sur des fonds IGN comme http://clic0.free.fr/api_ign/clic0_gpx.php ou  encore http://maps.google.com/maps?hl=fr&q. L’intérêt de tous ces logiciels c’est que le tracée ainsi conçu peut-être sauvée sous format GPX ou TRK et facilement transmissible sur un GPS transportable sur le terrain.
 

Concevoir une piste.

Comme chaque fois, la direction du vent est importante et une piste sera plus ou moins facile si le vent est dans le nez du chien où dans son dos. Dans notre région où les vents dominants sont des vents d’Ouest et d’Est il sera donc choisi des pistes avec cette orientation avec la possibilité de pouvoir inverser le sens du parcours suivant le niveau de difficulté souhaiter. Ensuite il faut adapter son niveau avec le nombre des difficultés qui vont être rencontrées.

L’idéal serait une piste entre 2 routes avec des changements de direction et une difficulté soit au départ, soit au milieu ou à la fin. Tout cela est parfaitement visualisable sur une carte. Toutefois il faut tenir compter d’un principe de base : pouvoir déposer le traceur au départ et le repérer au bout. Les pistes qui bouclent sont à éviter pour la bonne raison que le vent peut faire interférer les odeurs sur la boucle et le chien qui aurait tendance à quêter risque de le désolidariser de la piste pour aller directement sur sa cible. Il sera donc choisi des pistes relativement linéaires.

La piste devra donc tenir compte :

De la possibilité de garer des véhicules au départ.
De la distance (entre 30 à 50 mètres) entre le lieu de parking des véhicules et la zone d’enquête
D’une zone de départ ouverte pour permettre au conducteur de bien positionner son chien sans contrainte.
Des difficultés que l’on souhaite lui donner
D’une zone d’arrivée où le traceur sera récupéré par le chauffeur.
De la possibilité pour le traceur de retourner au moment de la lecture, au bout de la piste et s’il ne s’y fait pas déposer d’y cacher sa voiture et tout cela sans repasser par son premier tracé.

Comme la réalité peut parfois révéler des surprises entre la carte IGN et le terrain, il existe un outil performant pour faire du repérage c’est http://maps.google.com/maps?hl=fr&q où l’on peut avoir une vue aérienne du chemin que nous allons tracer et qui donne une idée de la géographie du terrain en dehors des couvertures végétale. Il faut tout de même savoir qu’autant les vues aériennes que les cartes IGN ne peuvent remplacer la reconnaissance pédestre.

Une fois la piste déterminé, elle sera imprimé en deux exemplaire, un pour le traceur, un pour le chauffeur.

Exemple de piste

Tracer la piste.

Une fois sur le terrain, il convient de respirer l’ambiance et voir si les passages sont possibles et autorisé. Ce n’est pas au moment du traçage que l’on peut résoudre les problèmes, il faut avant de partir tracer savoir ce que l’on va faire.

Le traceur sera munie d’une radio à forte puissance (mini 5W) (les portables ne passent pas partout, surtout dans les zones rurales), de sa carte ou mieux encore d’un GPS-IGN (type évadéo) où la trace aura été transposé, de ses objets. Il se fera déposé à proximité de l’aire de départ par le chauffeur et tracera sa piste. Il ne doit pas hésiter sur les carrefours, ne pas se déconcentrer dans la comptabilité de la pose des objets, prendre des notes tout en marchant sur des repères précis des lieux où sont les objets et s’il fait une erreur la signaler. Une fois au bout de la piste il y est récupéré par le chauffeur au plus prés possible de sa trace. C’est à ce moment là qu’il doit étudier en fonction du vent, comment il va revenir se placer lorsque il sera la cible pour ne pas que son odeur interfère sur la recherche du chien.

Dans l’exemple ci-dessous : Le nord étant en haut de la carte, pour retourner à son poste de « victime » lors de la lecture de la piste ; avec un vent d’Est la personne suivra l’itinéraire rouge (à gauche) et avec un vent d’Ouest elle suivra l’itinéraire jaune (à droite). Avec vent du nord ou du Sud cela n’a pas trop d’importance, bien qu’un vent du Sud facilité ce type de piste.

Il est toujours intéressant de se camoufler à l’arrivée, le chien doit s’habituer à toute sortes de situation de découverte de la personne que ce soit caché dans une cabane, dans des broussailles, jusqu'à la personne totalement inerte camouflée dans un fossé, une grotte ou un trou.

La pose des objets doit tenir compte du sens du vent. Si sur un chemin le vent vient de la gauche et que l’objet est posé bien à droite, le chien aura du mal à le repérer, par contre s’il est posé à gauche sous le vent, le chien en passant par le chemin va rencontre son cône d’effluve et donc sera plus à même d’aller sur lui.

Par expérience nous avons fait constat que les grands chemins repérables sur les cartes IGN sont bien souvent existant et praticable. Par contre les diverticules, les sentes, les layons, les traversées de champs ou de prairies ne sont pas visible sur les cartes IGN et pour tracer des pistes avec ces particularités, il faut être généreux dans la marche à pieds, aller voir, repérer, discuter, bref faire un travail de prospection en amont du traçage qui bien qu’intéressant demande beaucoup de disponibilités.

 

Pose des objets

L’objet est un élément important dans la piste par le fait d’une part que sa comptabilité est nécessaire pour obtenir des accessits en épreuve. Ils sont autant de jalons pour le chien et pour le conducteur qui après identification trouve là la preuve irréfutable que la personne est bien passée par là.

Le chien par les entrainements doit savoir ce qu’est l’objet et l’identifier comme tel en faisant le rapport entre son odeur, l’odeur de la piste et le référent, donc il doit le marquer pour que d’une part le conducteur puisse le repérer et que le juge puisse également s’assurer que c’est le chien qui découvre l’objet et non le conducteur.

En principe il y a 5 objets sur une piste. Ces jalons émanent plus d’odeur que la piste elle-même par le fait. Le règlement fait état qu’il suffit de trouver seulement 3 objets et retrouver la personne pour obtenir un excellent… cette particularité est un piège par le simple fait que si le chien découvre les 3 premiers objets sur la piste, le conducteur qui comptabilise pourrait être tenté de se dire…. Je n’ai plus que la personne à trouver et c’est dans la poche. De fait cela peut créer un relâchement et occulter le fait que l’objet reste un jalon essentiel pour le chien et que la conduite sur une piste doit être « linéaire » avec ou sans objet….

Il va se soit également qu’un droitier aura tendance à poser les objets les objets à sa droite alors qu’un gaucher les posera à gauche, c’est juste une question de logique et de gestuelle dans la préhension d’un objet avant de la poser au sol, d’où l’intérêt de demander au départ si la personne était droitière ou gauchère.

Il est souhaitable de penser chien et de ne jamais vouloir tenter des expériences en mettant un objet à un endroit en se disant « voyons si le chien va le trouver » Poser une condition a un chien sans en faire le constat reste une énigme qui n’apporte rien.


Avant le départ de la piste

Au bout d’un certain nombre d’entrainement et d’épreuves, le chien se mécanise dans ses fonctions. Comme à la vue du fusil déclenche chez le chien du chasseur les stimuli de la chasse, la vue du harnais, de la longue, du comportement  du conducteur ne peut que déclencher chez le chien pisteur le stimuli de la recherche. Ce qui revient à dire qu’avant le départ d’une piste, le chien sait ce qu’il va faire et est dans cette attente.

En épreuves, réglementairement la piste ne démarre qu’après la présentation et l’enquête, mais il n’est pas certain que le chien soit dans cette subtilité de temps. Son envie de rechercher peut commencer déjà dans le véhicule ou mieux encore lorsque il est équipé du harnais et pour les chiens qui ont déjà fait un certains nombres d’épreuves à la vue du groupe qui attend pour le départ de la piste.

C’est pour cela que la phase de préparation est importante, si l’on part du principe que le chien sait ce qu’il va faire avant l’enquête, c’est dans le trajet véhicule à lieu du départ qu’il faut déjà se concentrer sur le comportement du chien. Parfois une fois équipé, il donne des coups de nez, des regards dans une direction, semble prendre une décision, donner l’impression qu’il est déjà dans la piste. Il est important à ce moment là de ne pas lui mettre un interdit par un non ou un arrêt brusque par la laisse. Il est important de faire la différence dans la logique du chien qui peut être déjà dans une logique de recherche alors que nous sommes encore dans une logique de règlement…..

Même s’il n’a pas été mis en contact avec le référent, il n’est pas incertain qu’il n’est pas déjà une idée de ce qu’il va faire et ce que l’on attend de lui. D’ailleurs techniquement un sac en plastique n’est pas parfaitement étanche aux odeurs ( voir les chiens détecteurs de drogue)…. La manip du sac laisse des odeurs également à l’extérieur de la poche.

Ce qui revient a dire qu’il faut bien observer son chien dans ces moments là, il peut laisser filtrer des indices et lui mettre un interdit sur ses envies peut être dangereux pour la suite de la piste. De fait le meilleur comportement c’est d’être perceptible à son comportement tout en étant transparent à ses réactions.

 

PRÉPARATION DU CONDUCTEUR A LA RECHERCHE

Il est conseillé d'avoir des vêtements pour que le conducteur soit à l'aise, avoir soit un vêtement avec des poches amples où il sera facile d'introduire les objets découverts en cours de route et également y mettre le sac contenant le référent. Un nécessaire pour faire boire le chien pourra être confié à un suiveur.

Le chien aura été sorti avant pour le décontracter. Pour aller à l'aire de départ où se trouvent le juge et le témoin, le conducteur va faire comprendre au chien qu'il va en recherche en lui montrant le harnais qui sera tenu à la main, ainsi que la longe et le référent et en le tenant court. C'est une phase importante où la vue des objets (harnais, longe et sac du référent) va déclencher chez le chien les stimuli d'excitation à la recherche.

La longe va servir de laisse courte en évitant au chien de mettre la truffe au sol, d'autant plus qu'il n'a rien à chercher dans cette phase préparatoire, sa quête ne commençant qu'à l'association entre l'odeur du référent et la trace laissée au sol par la personne égarée.

Une fois dans l'aire de départ et avant l'enquête le conducteur va observer le contexte environnemental avec en particulier la force et la direction du vent, où se trouve le Nord géographique pour comprendre les zones d'ombre et de lumière. Bref avoir une idée des éléments qui lui seront favorables ou défavorables.


PRÉSENTATION & ENQUÊTE de DÉPART DE PISTE

Au début d'une piste sont faites une présentation et une enquête verbales auprès d'un témoin et en présence du juge pour comprendre les faits de la disparition de la personne recherchée.

Le conducteur doit se présenter en annonçant après les formules de politesse:

son nom,

le club auquel il appartient

Le nom de son chien, ainsi que son matricule

Pour l'aider dans sa quête, le pisteur doit se renseigner auprès du témoin en posant des questions simples et précises sur la personne qui a disparu.


QUI - COMMENT – OU

QUI ? - il doit demander, le sexe de la personne, son âge, sa forme physique, son état psychologique au moment de sa disparition, sa taille, son état physique, si elle prend des médicaments, son prénom et si elle y répond et tous renseignements qui peuvent apporter des indices qui puissent aider dans la recherche en fonction du contexte des lieux... etc.

COMMENT ? - l'enquête devra porter sur les circonstances et le délai des sa disparition, pourquoi d'après le témoin cette personne a disparu.

OU ? - c'est le point le plus important de l'enquête. En fonction de l'emplacement du témoin ce dernier va indiquer l'endroit où la personne disparue a été vue la dernière fois.


LE RÉFÉRENT

L’objet référent est un petit objet vestimentaire qui a été porté le plus prés possible du corps du traceur (l’idéal serait à même la peau) au moment du traçage de la piste. Ce référent doit être si possible de texture naturelle, coton, laine, etc.

L’odeur du corps humain est un substrat résultant de la dégradation de germes produits par les  bactéries saprophytes et les secrétions corporelles. Il forme un petit nuage gazeux éthéré évoluant chronologiquement de la dégradation des cellules jusqu'à leur putréfaction. Ces corpuscules odorants forment un gaz qui, par action mécanique, suit sous forme de courant d’air la surface de la peau, partant du bas pour s’élever. Elles partent au niveau des pieds, ralentissent au niveau des articulations pour s'échapper au niveau de la tête en forme de cône évasif. Il est évident que ce déplacement d’odeur est consécutif de la température du corps, de son état d’humidité, de la température extérieure et de la texture et l’ampleur des vêtements. Il faut ajouter à la complexité de ces effluves humains les modifications pouvant intervenir en fonction de l’état émotionnel, l’état de santé, l’hygiène,  etc… de la personne qui trace.

Ce sont ces molécules qui vont se rependre sur la piste et il est souhaitable que l’objet référent qui sera présenté au chien ait la même référence odorante que la trace laissée sur la piste. Une fois sa piste tracée, le traceur doit mettre immédiatement ce référent dans un sac NEUTRE et le fermer de façon relativement étanche. C’est cette odeur qui sera présentée au chien au moment de la lecture de la piste.

Il est à noter que c’est au conducteur du chien de demander l’objet référent de sa piste, ce qu’il pourra faire au moins une demi-heure avant.

Lorsque le référent est présenté au chien, le contenant est ouvert devant lui, l’objet ne doit pas être touché par le conducteur, ce n’est pas l’objet que l’on présente au nez du chien, mais son odeur…. La prise d’odeur par le chien est très rapide, normalement comme il sait ce qu’il va faire, il doit se trouver dans l’attente de cette odeur qui va lui permettre de se lancer sur cette trace.

Une fois que le référent a été présenté, il faut bien refermer le contenant pour ensuite le remettre dans sa poche ou son sac. Comme il a été dit plus haut, cet objet porte une forte concentration d’odeur de la personne à retrouver et donc du fait de son confinement, une fois ouvert il émane beaucoup.

Souvent des conducteurs représentent l’objet référent en cours de piste à des moments où le chien semble hésiter, le fait d’ouvrir le sac va contribuer à une nouvelle émanation dans l'environnement avec le risque de perturber encore plus le chien.


L'ÉVOLUTION DU SPECTRE ODORANT SUR LA PISTE

En parcourant le terrain, le traceur va dégager un spectre odorant qui va essaimer tout au long de son parcours, mais il va également "bouleverser" l'environnement du terrain en lui infligeant des "plaies" de surface qui vont elles-mêmes engendrer des émanations diverses. Ce sont ces éléments pluralistes qui vont former la trace et devenir le fil conducteur pour le chien.

Le spectre odorant est un fluide qui va se disperser sur le sol, les particules les plus lourdes restent en place et vont se mélanger aux odeurs du substrat, alors que les plus légères vont virevolter avant de se déposer de part et d'autre sur des obstacles aériens rencontrés.

De fait on peut donc dire qu'il existe deux sortes de résiduel d’odeur : l'un sur le sol et l'autre aérien. Ils ne vont pas évoluer de la même façon : l'odeur au sol étant tributaire des réactions chimiques du fait de la dégradation de certains végétaux, va se modifier lentement tout en restant en place alors que l'odeur aérienne, si elle est moins soumise aux modifications chimiques, de par sa volatilité va, en fonction de la mécanique des fluides, aller s'accumuler à certains endroits alors que d'autres zones en seront totalement dépourvues.

Tout cela revient à dire et pour être simple qu'au sol va se trouver une trace fixe, alors que dans l'environnement va se trouver un spectre plus diffus mais plus proche de l'odeur première. Le chien sur la piste peut alterner sa recherche entre l’une et l’autre passant de la recherche au sol (foulement) à la recherche en quête.

 

A la lecture de la présentation de cette activité cynophile, certains lecteurs peuvent discerner un désagréable hiatus entre la présentation des bases théoriques structurées et l’aspect "recette de cuisine" qui préside souvent à la pratique de cette discipline. Le présent texte n’a aucune prétention, il se veut juste une vulgarisation de données techniques qui brossent le décor dans lequel évolue le chien en recherche. Ces observations, remarques et synthèses sont juste le résultat d'une association de connaissance physico-chimique personnelle et l'observation in-situ des comportements olfactifs des chiens sur des résiduels de spectre odorant tracés volontairement dans un environnement non défini.

Humblement Guy Roger