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Compte-rendu de Stage de Recherche Utilitaire...

(dernière mise à jour le 04/01/2024 22:15)


 Formateur : Charles Gervasoni, juge SCC

Organisateur : Jean Bernard Moings (Club des Dômes)

Texte des participants: Suzanne et Claude Beaudry (Amicale Canine du Boulou)

Date : Juin 2011 à Nébouzat (63)

(sujet à prudente caution, car n’exprime que ce que nous avons cru comprendre !  Suzanne et Claude)


Le PRINCIPE de BASE

L’odorat est le premier sens du chien ; puis viennent l’ouïe et la vue. Les deux pulsions fondamentales du chiot sont la piste (retrouver la mère) puis la proie (se nourrir). Tout le reste est apprentissage. Il exécute ce que le chef de meute commande.

Tout au long de sa vie il devra impérativement savoir :

  • - marcher au pied

  • - ne pas bouger assis ou couché

  • - revenir quand on l’appelle

Ces fondamentaux doivent être acquis avant l’âge de 8 mois.

La pulsion de proie implique que le chien arrive au bout de la piste (il est préférable donc qu’il y ait une personne au bout)

Le parcours de RU est une alternance de reprises de commandement et de liberté du chien.
 

L’ODEUR

Le chien a la mémoire de l’odeur ; il sait trier et différencier.

L’odeur humaine est liée à l’hérédité (patrimoine génétique), à l’environnement et aux caractéristiques physiques et culturelles (types de vêtements, habitudes alimentaires). La transpiration est différente selon les individus et les ethnies. Les zones du corps réagissent différemment ( les plus importantes : aisselles / front / cheveux / parties génitales). L’interaction entre les cellules mortes et les bactéries compose l’odeur humaine. Elle se diffuse en fontaine à partir de la tête ; on se déplace dans un nuage de particules quelque soit le vêtement. Le chien détecte l’odeur humaine quelque soit l’ajout chimique (parfum, savon etc) – pour lui l’odeur n’est pas modifiée et de toutes façons il trie.

Deux remarques :
- certaines odeurs de traceurs plaisent ou ne plaisent pas au chien. Ce pourrait être une explication au fait qu’il « accroche » aux objets ou non.
- l’essence gomme l’odeur humaine.
 

Le VENT et la TEMPERATURE

La température extérieure idéale est entre 14° et 20°.

Il faut prendre le vent à 50cm du sol et non pas à hauteur d’homme. Les indications météo ne correspondent pas obligatoirement à ce que ressent le chien ; le vent peut être plus fort/ moins fort/ orienté différemment à 50cm et à 1m50.

DIFFERENTS TYPES de TRAVAIL

Il y a les chiens de piste, les chiens de quête et les chiens de longue (ou grande) quête, type St Hubert, qui ne fonctionnent pas bien en RU ; ils ne s’occupent pas de l’objet mais vont directement chercher la proie en coupant s’il le faut. Il est capital que le chien sache à la fois pister et quêter.
 

Le SOL

L’odeur de la piste résulte de la rencontre de :
- l’odeur propre du traceur.
- l’odeur de l’assise, déjà modifiée par le foulement (sucs d’herbe écrasée, etc…)

- l’odeur de l’environnement (sous-bois odorant, garrigue, fleurs)
Progressivement, ce mélange va « vieillir » (oxydation, amorce de putréfaction, etc…) éloignant rapidement l’odeur résultante de l’odeur initiale.

C’est pourquoi le chien ne confondra pas l’odeur de la piste avec celle propre du traceur éventuellement revenu suivre le groupe de pistage.

A noter que :
-L’humidité réactive les bactéries : une piste tracée à 12 h. peut se révéler plus facile à lire à 20 h. qu’à 16h. à cause de l’humidité qui descend.
-Le chien peut être « enivré » par certaines odeurs (thym sauvage, narcisses).
 

PREPARATION à la LECTURE

Il est primordial de faire prendre l’odeur au chien bien avant la lecture ( minimum 1/4h ), en mettant le référent à hauteur du nez du chien dans la cage, par ex. puis au moment de l’enquête. Le chien a ainsi deux fois l’odeur propre ( attention de ne pas poser le référent ni de le manipuler afin de ne pas le polluer). Si le chien se met vite au parcours, c’est une preuve. Il faut donc bien utiliser la 1/2h avant la lecture pendant laquelle on a le référent, et ne pas donner celui-ci au dernier moment.

Il ne faut jamais tracer une piste ou un bout de piste sur un sol pollué (pesticides, engrais etc.).

Il ne faut pas non plus emballer le référent sous vide.

C'est la volonté du chien qui lui permet d’aller au bout d’une piste ; il lui faut donc de la force de caractère et de la concentration. Il faut travailler cette qualité chez le chien et chez le maître. Les pistes en N2 et N3 demandent beaucoup de concentration sur une longue période.

Le chien doit être entraîné dans des zones différentes ; un champ labouré depuis peu oblige le chien à quêter (trop de fermentation).

Le protocole ou le rituel de mise au travail est très important et doit toujours être le même. Dans la séquence de travail il doit y avoir très peu de distractions ; le boulot c’est le boulot. Ne pas hésiter à faire intervenir l’autorité.
 

Les OBJETS, le TRACEUR.

Les problèmes posés par la piste doivent être solubles par un chien qui est prêt.

L’objet doit être posé de façon qu’il diffuse : une carte de crédit doit être cassée et posée en saillie et non à plat. Le traceur est là pour mettre en valeur les qualités du couple et non pas pour tenter de le mettre en échec ou de casser le chien. Il ne faut pas poser de problèmes insolubles ni faire aux autres ce que soi-même on n’apprécierait pas. En N3, l’objet enterré n’est pas vraiment un obstacle puisqu’il y a un gros point chaud. Lorsqu'on conduit le chien, il ne faut pas le contraindre à passer là où on croit que le traceur est passé.

Il faut toujours poser l’objet en tenant compte du vent : derrière un obstacle (arbre, recoin de maison, poteau tél. etc.), il y a une zone vide, sans vent et sans odeur – le chien ne peut donc pas le sentir.

Pas d’objet trop près avant un carrefour ; le chien doit avoir le temps de se relancer avant d’aborder la difficulté. L’objet doit être dans l’alignement de la marche ; si on décide de le poser sur le côté du chemin à cause du vent il faut marcher de ce côté 30m avant.

La découverte de l’objet est un moment de pause qui peut durer 2 ou 3 minutes, le mieux étant de le laisser repartir et reprendre le travail tout seul. On ramène au calme avant de le laisser repartir.

Dans une zone où on sait que le chien cherche l’objet, on peut faire un pas en arrière pour le laisser travailler plus librement.

On peut tracer sur soi pour voir la réaction du chien en laissant un gros objet au bout.
 

DÉBOURRAGE du CHIEN

Le chiot doit être motivé très vite sur l’objet en jouant le plus souvent possible avec des chiffons ou des serpillères. Sans objet, pas de piste : le chien qui ne piste pas sur l’objet se déconcentre.

Après le ramassage de l’objet on note souvent une accélération du chien. Le chien doit marquer l’objet de façon très nette (prise en gueule, couché etc.) pour qu’il n’y ait pas de confusion s’il y a plusieurs objets au sol (détritus).

Démarrer un chiot à chaud, avec un support simple et en relief (herbe ou friche) pour que le vent n’ait pas interféré, et prévoir une vraie récompense au bout. Pour l’inciter à la quête, l’assise doit être dure : chemins caillouteux : l’odeur s’étale et circule. Prévoir dans ce cas un léger temps de refroidissement.

Si on fait une quête libre le chien va instinctivement apprendre la relève ; cette activité augmente son sens de la décision. Il est plus facile pour un chien de se rendre compte s’il est à l’envers quand la piste est chaude ; il va du moins chaud au plus chaud.

Avec le vent dans le dos, le chien piste souvent en louvoyant.

Le chien qui démarre en trombe doit apprendre à se calmer par l’éducation, ce qui est valable dans la vie courante aussi. Il ne faut pas hésiter à aller en club pour obtenir cette éducation. En RU le chien peut faire ce qu’il veut dans le cadre de ce qu’il a appris. De toutes façons, à partir du N2, le chien a appris à se calmer.
 

La GESTUELLE

Toujours garder en tête l’environnement (petit sentier presqu’invisible, carrefour qui se rapproche) et faire le moins de gestes possible: tout peut influencer le chien qui doute. Ne pas s’engager dans un carrefour mais laisser faire le chien dès 20m avant le carrefour.

Toujours rester à la distance décidée au départ : si c’est 10m, rester à 10m. Attention à la longe ; chaque coup est synonyme d’interdit pour le chien. Le départ en liberté a l’avantage que la longe ne se coince pas dans une souche ou un pare-choc de voiture : pas d’arrêt intempestif ni, du coup, d’interdit.

Avant un carrefour, laisser du mou au chien et le ramener à 5m avant le carrefour s’il se relève.
 

La RELEVE

Le chien donne des signes : il flotte à gauche et à droite, il regarde son maître ; on le ramène alors au carrefour en restant toujours derrière lui, sans prendre d’autorité sur lui (longe détendue).

Il ne faut ressortir le référent que si on est sûr d’être sur la bonne piste.

 

EXERCICES

On apprend par petits exercices fractionnés et décomposés : travail sur les objets un jour, une autre fois les départs, une autre fois les carrefours etc. ;  très peu de vraies pistes qui risquent d’installer le conducteur et son chien dans de mauvaises habitudes (2 par mois max). Penser à varier les assises.

Suggestion de travail pour apprendre les objets : un chemin encadré, court et rectiligne ; 1 objet tous les 10m dans lequel il a un jouet (ne recourir à la croquette qu’en toute dernière extrémité). S’il rate un objet, il rentre à la voiture.
 

Les EPREUVES

Elles sont lourdes à organiser et onéreuses pour les postulants ; il est donc suggéré de prévenir les postulants s’ils passeront le samedi ou le dimanche de façon à ce qu’ils ne soient pas obligés de rester les 2 jours s’ils ne le veulent pas. Pour compenser le manque à gagner pour les organisateurs, on peut augmenter le prix des engagements – tout le monde y serait gagnant (moins de frais de location de bus, par ex.) .Certains organisateurs restent hésitants.

Le traceur doit reconnaître la piste une semaine max avant l’épreuve, et dire les problèmes rencontrés pour pouvoir modifier si besoin. (toujours prévoir une piste de secours par épreuve).

Le concurrent doit demander le référent  1/2h avant le départ.

Au brevet le juge / le commissaire doit définir la zone de départ, qui est de 400m2, mais il faut la demander avec précision. Penser à regarder l’environnement (haies, arbres, clôtures etc) et se repérer par rapport à ces éléments.
 

L’ENQUÊTE

  •    pas d’étrangleur !

  •    avoir le référent

  •    s’identifier : nom / club / régionale

  •    identifier le chien : nom et affixe / sexe / race / age

  •    identification de la personne perdue :
        - sexe / age approximatif / corpulence / taille
        - signes distinctifs : cheveux / lunettes

  •    précisions sur l’aire de départ ( quitte à énerver le commissaire) : les limites et la position de la personne par rapport à des obstacles naturels (rochers, butte, changement de terrain ou de culture etc.) : devant ou derrière les arbres ? à droite ou à gauche de la butte ? etc. On dispose de 5mn, il faut s’en servir ; ce n’est pas uniquement un protocole un peu amusant.

  •    vérifier le vent au sol puis placer le chien par rapport à celui-ci. Ce n’est pas très grave si le chien prend la piste après le 1er objet (qui ne compte pas) ; il ne faut pas l’arrêter pour revenir en arrière.
     

En CONCLUSION

La réussite en RU, c’est :
-- Un bon chien
-- Un bon maître
-- Du travail
-- De la chance