Compte-rendu de Stage de
Recherche Utilitaire...
(dernière mise à jour le
28/09/2024 18:01)
Formateur : Charles Gervasoni, juge SCC
Organisateur : Jean
Bernard Moings (Club des Dômes)
Texte des participants: Suzanne et Claude Beaudry (Amicale
Canine du Boulou)
Date : Juin 2011 à Nébouzat (63)
(sujet à prudente caution, car n’exprime que ce que nous avons cru
comprendre ! Suzanne et Claude)
Le PRINCIPE de
BASE
L’odorat est le premier
sens du chien ; puis viennent l’ouïe et la vue. Les deux pulsions
fondamentales du chiot sont la piste (retrouver la mère) puis la proie
(se nourrir). Tout le reste est apprentissage. Il exécute ce que le chef
de meute commande.
Tout au
long de sa vie il devra impérativement savoir :
Ces
fondamentaux doivent être acquis avant l’âge de 8 mois.
La pulsion
de proie implique que le chien arrive au bout de la piste (il est
préférable donc qu’il y ait une personne au bout)
Le parcours
de RU est une alternance de reprises de commandement et de liberté du
chien.
L’ODEUR
Le chien a
la mémoire de l’odeur ; il sait trier et différencier.
L’odeur
humaine est liée à l’hérédité (patrimoine génétique), à l’environnement
et aux caractéristiques physiques et culturelles (types de vêtements,
habitudes alimentaires). La transpiration est différente selon les
individus et les ethnies. Les zones du corps réagissent différemment (
les plus importantes : aisselles / front / cheveux / parties génitales).
L’interaction entre les cellules mortes et les bactéries compose l’odeur
humaine. Elle se diffuse en fontaine à partir de la tête ; on se déplace
dans un nuage de particules quelque soit le vêtement. Le chien détecte
l’odeur humaine quelque soit l’ajout chimique (parfum, savon etc) – pour
lui l’odeur n’est pas modifiée et de toutes façons il trie.
Deux
remarques :
- certaines
odeurs de traceurs plaisent ou ne plaisent pas au chien. Ce pourrait
être une explication au fait qu’il « accroche » aux objets ou non.
- l’essence
gomme l’odeur humaine.
Le VENT
et la TEMPERATURE
La
température extérieure idéale est entre 14° et 20°.
Il faut
prendre le vent à 50cm du sol et non pas à hauteur d’homme. Les
indications météo ne correspondent pas obligatoirement à ce que ressent
le chien ; le vent peut être plus fort/ moins fort/ orienté différemment
à 50cm et à 1m50.
DIFFERENTS TYPES de TRAVAIL
Il y a les
chiens de piste, les chiens de quête et les chiens de
longue (ou grande) quête, type St Hubert, qui ne fonctionnent pas
bien en RU ; ils ne s’occupent pas de l’objet mais vont directement
chercher la proie en coupant s’il le faut. Il est capital que le chien
sache à la fois pister et quêter.
Le SOL
L’odeur de
la piste résulte de la rencontre de :
- l’odeur
propre du traceur.
- l’odeur
de l’assise, déjà modifiée par le foulement (sucs d’herbe écrasée, etc…)
- l’odeur
de l’environnement (sous-bois odorant, garrigue, fleurs)
Progressivement, ce mélange va « vieillir » (oxydation, amorce de
putréfaction, etc…) éloignant rapidement l’odeur résultante de l’odeur
initiale.
C’est
pourquoi le chien ne confondra pas l’odeur de la piste avec celle propre
du traceur éventuellement revenu suivre le groupe de pistage.
A noter
que :
-L’humidité
réactive les bactéries : une piste tracée à 12 h. peut se révéler plus
facile à lire à 20 h. qu’à 16h. à cause de l’humidité qui descend.
-Le chien
peut être « enivré » par certaines odeurs (thym sauvage, narcisses).
PREPARATION à la LECTURE
Il est
primordial de faire prendre l’odeur au chien bien avant la lecture
( minimum 1/4h ), en mettant le référent à hauteur du nez du chien dans
la cage, par ex. puis au moment de l’enquête. Le chien a ainsi deux fois
l’odeur propre ( attention de ne pas poser le référent ni de le
manipuler afin de ne pas le polluer). Si le chien se met vite au
parcours, c’est une preuve. Il faut donc bien utiliser la 1/2h avant la
lecture pendant laquelle on a le référent, et ne pas donner celui-ci au
dernier moment.
Il ne faut
jamais tracer une piste ou un bout de piste sur un sol pollué
(pesticides, engrais etc.).
Il ne faut
pas non plus emballer le référent sous vide.
C'est la
volonté du chien qui lui permet d’aller au bout d’une piste ; il lui
faut donc de la force de caractère et de la concentration. Il faut
travailler cette qualité chez le chien et chez le maître. Les pistes en
N2 et N3 demandent beaucoup de concentration sur une longue période.
Le chien
doit être entraîné dans des zones différentes ; un champ labouré depuis
peu oblige le chien à quêter (trop de fermentation).
Le
protocole ou le rituel de mise au travail est très important et doit
toujours être le même. Dans la séquence de travail il doit y avoir très
peu de distractions ; le boulot c’est le boulot. Ne pas hésiter à faire
intervenir l’autorité.
Les
OBJETS, le TRACEUR.
Les
problèmes posés par la piste doivent être solubles par un chien qui est
prêt.
L’objet
doit être posé de façon qu’il diffuse : une carte de crédit doit être
cassée et posée en saillie et non à plat. Le traceur est là pour mettre
en valeur les qualités du couple et non pas pour tenter de le mettre en
échec ou de casser le chien. Il ne faut pas poser de problèmes
insolubles ni faire aux autres ce que soi-même on n’apprécierait pas. En
N3, l’objet enterré n’est pas vraiment un obstacle puisqu’il y a un gros
point chaud. Lorsqu'on conduit le chien, il ne faut pas le contraindre à
passer là où on croit que le traceur est passé.
Il faut
toujours poser l’objet en tenant compte du vent : derrière un obstacle
(arbre, recoin de maison, poteau tél. etc.), il y a une zone vide, sans
vent et sans odeur – le chien ne peut donc pas le sentir.
Pas d’objet
trop près avant un carrefour ; le chien doit avoir le temps de se
relancer avant d’aborder la difficulté. L’objet doit être dans
l’alignement de la marche ; si on décide de le poser sur le côté du
chemin à cause du vent il faut marcher de ce côté 30m avant.
La
découverte de l’objet est un moment de pause qui peut durer 2 ou 3
minutes, le mieux étant de le laisser repartir et reprendre le travail
tout seul. On ramène au calme avant de le laisser repartir.
Dans une
zone où on sait que le chien cherche l’objet, on peut faire un pas en
arrière pour le laisser travailler plus librement.
On peut
tracer sur soi pour voir la réaction du chien en laissant un gros objet
au bout.
DÉBOURRAGE du CHIEN
Le chiot
doit être motivé très vite sur l’objet en jouant le plus souvent
possible avec des chiffons ou des serpillères. Sans objet, pas de
piste : le chien qui ne piste pas sur l’objet se déconcentre.
Après le
ramassage de l’objet on note souvent une accélération du chien. Le chien
doit marquer l’objet de façon très nette (prise en gueule, couché etc.)
pour qu’il n’y ait pas de confusion s’il y a plusieurs objets au sol
(détritus).
Démarrer un
chiot à chaud, avec un support simple et en relief (herbe ou friche)
pour que le vent n’ait pas interféré, et prévoir une vraie récompense au
bout. Pour l’inciter à la quête, l’assise doit être dure : chemins
caillouteux : l’odeur s’étale et circule. Prévoir dans ce cas un léger
temps de refroidissement.
Si on fait
une quête libre le chien va instinctivement apprendre la relève ; cette
activité augmente son sens de la décision. Il est plus facile pour un
chien de se rendre compte s’il est à l’envers quand la piste est
chaude ; il va du moins chaud au plus chaud.
Avec le
vent dans le dos, le chien piste souvent en louvoyant.
Le chien
qui démarre en trombe doit apprendre à se calmer par l’éducation, ce qui
est valable dans la vie courante aussi. Il ne faut pas hésiter à aller
en club pour obtenir cette éducation. En RU le chien peut faire ce qu’il
veut dans le cadre de ce qu’il a appris. De toutes façons, à partir du
N2, le chien a appris à se calmer.
La
GESTUELLE
Toujours
garder en tête l’environnement (petit sentier presqu’invisible,
carrefour qui se rapproche) et faire le moins de gestes possible: tout
peut influencer le chien qui doute. Ne pas s’engager dans un carrefour
mais laisser faire le chien dès 20m avant le carrefour.
Toujours
rester à la distance décidée au départ : si c’est 10m, rester à 10m.
Attention à la longe ; chaque coup est synonyme d’interdit pour le
chien. Le départ en liberté a l’avantage que la longe ne se coince pas
dans une souche ou un pare-choc de voiture : pas d’arrêt intempestif ni,
du coup, d’interdit.
Avant un
carrefour, laisser du mou au chien et le ramener à 5m avant le carrefour
s’il se relève.
La
RELEVE
Le chien
donne des signes : il flotte à gauche et à droite, il regarde son
maître ; on le ramène alors au carrefour en restant toujours
derrière
lui, sans prendre d’autorité sur lui (longe détendue).
Il ne faut
ressortir le référent que si on est sûr d’être sur la bonne piste.
EXERCICES
On apprend
par petits exercices fractionnés et décomposés : travail sur les objets
un jour, une autre fois les départs, une autre fois les carrefours
etc. ; très peu de vraies pistes qui risquent d’installer le conducteur
et son chien dans de mauvaises habitudes (2 par mois max). Penser à
varier les assises.
Suggestion
de travail pour apprendre les objets : un chemin encadré, court et
rectiligne ; 1 objet tous les 10m dans lequel il a un jouet (ne recourir
à la croquette qu’en toute dernière extrémité). S’il rate un objet, il
rentre à la voiture.
Les
EPREUVES
Elles sont
lourdes à organiser et onéreuses pour les postulants ; il est donc
suggéré de prévenir les postulants s’ils passeront le samedi ou le
dimanche de façon à ce qu’ils ne soient pas obligés de rester les 2
jours s’ils ne le veulent pas. Pour compenser le manque à gagner pour
les organisateurs, on peut augmenter le prix des engagements – tout le
monde y serait gagnant (moins de frais de location de bus, par ex.)
.Certains organisateurs restent hésitants.
Le traceur
doit reconnaître la piste une semaine max avant l’épreuve, et dire les
problèmes rencontrés pour pouvoir modifier si besoin. (toujours prévoir
une piste de secours par épreuve).
Le
concurrent doit demander le référent 1/2h avant le départ.
Au brevet
le juge / le commissaire doit définir la zone de départ, qui est de
400m2, mais il faut la demander avec précision. Penser à regarder
l’environnement (haies, arbres, clôtures etc) et se repérer par rapport
à ces éléments.
L’ENQUÊTE
-
pas
d’étrangleur !
-
avoir le
référent
-
s’identifier : nom / club / régionale
-
identifier le chien : nom et affixe / sexe / race / age
-
identification de la personne perdue :
- sexe
/ age approximatif / corpulence / taille
-
signes distinctifs : cheveux / lunettes
-
précisions sur l’aire de départ ( quitte à énerver le commissaire) : les
limites et la position de la personne par rapport à des obstacles
naturels (rochers, butte, changement de terrain ou de culture etc.) :
devant ou derrière les arbres ? à droite ou à gauche de la butte ? etc.
On dispose de 5mn, il faut s’en servir ; ce n’est pas uniquement un
protocole un peu amusant.
-
vérifier
le vent au sol puis placer le chien par rapport à celui-ci. Ce n’est pas
très grave si le chien prend la piste après le 1er objet (qui
ne compte pas) ; il ne faut pas l’arrêter pour revenir en arrière.
En
CONCLUSION
La réussite en RU, c’est :
--
Un bon chien
--
Un bon maître
--
Du travail
--
De la chance